Friday, August 20, 2004

Le savoir-faire d'An-Xi à Taiwan

Dimanche dernier, maitre Tse, Chung Hsien m'a fait boire un Tie Guan Yin incroyable de puissance et de gout. J'ai pu en refaire au moins 25 fois dans ma petite théière! Cette puissance, cet arôme viennent notamment de sa torréfaction. A Taiwan, les maitres de la torréfaction sont les gens d'An-Xi. Voilà ce qu'en dit maitre Tse, Chung Hsien dans son livre "La rue du thé de Taiwan":

"L’arrivée des firmes étrangères dans l’industrie du thé taiwanais a causé la faillite de nombreux marchands chinois. D’un point de vue nationaliste, on pourrait parler d’exploitation coloniale. Mais en fait, cela fit surtout s’accroître la popualtion qui vit du thé et la prospérité de Da Dau Chen en permettant l’accumulation de capital.

Les firmes étrangères apportèrent des opportunités pas qu’au thé, mais aussi au sucre candy et au camphre, les trois trésors de la dynastie Qing à Taiwan. Ce furent les liens entre Taiwan de l’époque Qing et les puissances économiques de l’ouest.

Les bâtisses des firmes étrangères n’existent plus que sur des photos jaunies, car leur style colonial unique n’a pas survécu les époques. On a tout juste commencé à étudier l’histoire des firmes étrangères à Taiwan.

Les voiliers de Jardine Matheson & Co sur la rivière Tam Shui ont inauguré l’industrie de transport de thé. A cette époque, on utilisait encore des radeaux et des barques. Les voiliers symbolisèrent l’essor du commerce de thé taiwanais.

Lin Man Hong écrivit dans « Le commerce de thé, sucre et camphre et les changements de la société taiwanaise à la fine de la période Qing (1860-1895) » :
« Entre 1868 et 1895, le thé repréentait 90% du volume total des exportations de nord Taiwan et le camphre représentait 5%... »

Les profits importants du commerce du thé créèrent des revenus pour le gouvernement, permirent l’accumulation de capital et un développement économique dans le nord de Taiwan. Le centre de Taiwan avait été dans le sud, mais se déplaça vers le nord.

Le thé enrichit le gouvernement et la population. Les firmes étrangères qui controllaient le marché avaient réussi à améliorer la qualité, mais pas les méthodes de production.

Le développement de l’industrie du thé attira grand nombre d’immigrants pour la cueillette. Les plus nombreux venaient d’An-Xi, Fu Jian. Les maitres de thé d’An-Xi vinrent également avec cette vague et permirent l’amélioration des plantages et de la fabricaton du thé.

Dans « Les annales du dept. Gamalan », au chapitre 8, on dit que la route du thé fut parcourue par les gens d’An-Xi de Dau Kang, période Qing, aujourd’hui situé sur la rue Bei-Yi.

Bai Chang Chuan dit dans « Paroles de thé – la contribution des gens d’An-Xi dans la région d’I-Lan » : « Les vendeurs d’An-Xi furent les premiers à avoir parcouru la route du thé. La route commençait à Da-Ping-Lin (aujourd’hui la commune de Hsin-Tien) et passait par les montagnes jusqu’à l’est de la rivière de Tou-Cheng. Une autre route allait de Da-Shi à Da-Ping par la rivière Shuang-Si vers Shi-Zhe.

Les gens d’An-Xi ont parcouru la route du thé et par là ont créé les premiers réseaux du commerce du thé. Dans le district Tatung de Taipei, les magasins de thé Wang Yo Ji et Wang Ruei Jen étaient tenus par des gens d’An-Xi, et sont maintenant aux mains de la troisième génération. Ils se sont farouchement battu contre les prospères firmes étrangères."

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