Thursday, March 30, 2006

Des coupes de thé anciennes


Je vous présente aujourd'hui mes trois types de vieilles coupes de thé. Elles servent chacune des functions différentes et procurent des sensations distinctes l'une des autres et des coupes modernes.

1. Le bol Tian Mu (ou Tenmoku au Japon)

Il fut inventé durant la période Sung (960-1279) pour la dégustation du thé vert en poudre battu avec un fouet en bambou. Celui-ci est une production du début de la dynastie Qing (. Sa caractéristique est de bien absorber et retenir la chaleur. Sa couleur noir attire la lumière du soleil et le temps de le prendre en photo cet après-midi il était bien chaud. Ses parois épaisses conservent la chaleur. Cela en fait donc un bon bol pour y faire du thé dedans.

Un autre emploi pour ce bol est celui de coupe pour boire du puerh vieux ou cuit, du vieux oolong ou du oolong fortement torréfié. Intervient alors son revêtement ancien. La sensation sur les lèvres est très douce et cela permet aussi au thé de devenir très moelleux et glissant sur la langue. Ne me demandez pas comment. Pour moi cela reste magique.

2. Les coupes rustiques bleues et blanches

Il est certain qu'elles sont vieilles et qu'elles sont authentiques. Mon maitre de thé a les siennes du même collectionneur. Je lui demanderai de confirmer la date de fabrication. Le collectionneur me dit qu'il s'agit au moins de la première moitié de la dynastie Qing (1644-1911).

Leurs parois sont aussi assez épaisses et le toucher très doux, un peu comme le Tien Mu, et elles conviennent bien aux mêmes types de thé. Mais, en plus, la couleur bleu et blanche se mariera très bien aussi avec des oolongs moins torréfiés. Je ne vous bassine pas avec leur beauté. Vous en jugez vous-même grâce aux photos. Le fait que chacun soit unique les rendent immédiatement attachantes, surtout pour le gongfu cha.

3. Les coupes fines bleues et blanches

Leur style est celui de la période Ming (1368-1644), mais elles furent faites bien plus tard, il y a une dizaine d'années environ. Ces tasses sont faites et peintes à la main. C'est assez évident car aucune n'est semblable à une autre.
La finesse de leurs parois et la couleur bleu blanc les rendent parfaites pour les oolongs légers et peu fermentés. Je vous invite d'ailleurs à vérifier cette sensation en buvant le même oolong (ou baozhong) avec 2 coupes différentes: une fine et une aux parois épaisses. Sentez-vous la différence?

2 comments:

Anonymous said...

...et toujours le soleil à Taipei, pour faire étinceler l'émail de ses coupes anciennes ! On sent la chaleur rayonner du bol noir...hummm !

Anonymous said...

J’ai une petite coupe Qing bleue et blanche et je ressens à son propos quelque chose de très proche de ce que tu décris au sujet du bol Tian Mu. On éprouve à son usage une sensualité de la coupe qui repose sur la lèvre grâce à sa forme très évasée et permet de sentir la liqueur en la buvant. La matière à la fois épaisse et chaleureuse liée aux inégalités du travail à la main la rend en effet très douce au contact. Sans compter le régal pour les yeux des diverses nuances bleutées. Le tout donne une suavité étonnante qui vous transporte dans « le temps du thé » : la dégustation, par exemple, du vieux Baozhong des années 60 m’a donné l’occasion d’une expérience extraordinaire.